🧠Mémoire du DPLG & IA : comment continuer à évaluer nos futurs géomètres-experts ?
En tant que membre du jury du DPLG, je m’interroge.
Plus de 80 % des étudiants de 18 à 21 ans utilisent l’IA générative pour leurs travaux (rapport sénatorial, oct. 2024).
La question, comme l’expliquait un article récent du Monde, n’est plus « faut-il interdire ? », mais « comment évaluer dans ce nouveau contexte ? ».

👉 Je précise : je suis une utilisatrice convaincue de ces outils.
Ils nous font gagner un temps considérable au cabinet, et leur potentiel pour notre métier est immense – comme nous l’avons constaté pendant l’atelier animé par le Dr. Yves-marie LE BAY à l’AG de l’OGE Marseille.
Mais le mémoire du DPLG, exercice de synthèse, d’écriture et de structuration d’une pensée, devient un document à la portée d’un étudiant moyen, armé de bons prompts. Et il peut produire un document clair, bien construit et souvent impressionnant.
Que reste-t-il de l’exercice intellectuel ? Et surtout : comment distinguer ceux qui ont compris de ceux qui ont simplement bien délégué ?
🎓 Or, ce qu’on attend d’un géomètre-expert, c’est une capacité à prendre de la hauteur, formuler un raisonnement, arbitrer dans la complexité et interagir « en live » avec des acteurs très différents – du maire au riverain.
Et ce que l’IA ne pourra pas faire à sa place, c’est :
- Apprécier le foncier dans sa complexité juridique, territoriale, environnementale, historique et humaine…
- Construire des relations de confiance avec clients et partenaires
- Assumer une responsabilité morale et légale.
- Et surtout décider dans le doute, là où il n’y a pas de bonne réponse toute faite.
Le défi à mon sens est de réinventer nos manières d’évaluer.
➡️ L’oral devient un exercice central.
➡️ Le dialogue, les mises en situation, doivent prendre une place plus grande.
➡️ L’éthique, le relationnel, la capacité à prendre des décisions dans des situations complexes : voilà ce que nous devons continuer à évaluer.
Et comme l’a rappelé jean-Christophe Duchon-Doris à notre AG, en conclusion de son intervention sur l’impact de l’IA sur nos métiers,
« le véritable signe de l’intelligence, ce n’est pas la connaissance, mais l’imagination » (Albert Einstein).